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杲
au tonnerre rentrer en courant
à la porte la pluie tombe
杲
vous arrivez de la mandal’ ?
ya des patous là-haut ?
杲
revenir sur ses pas
et ramasser un petit cristal de montagne
杲
la première odeur de chèvre dans les alpages
杲
sourire à la mouche
qui prend le soleil sur mon genou
杲
la montagne de juillet
qui vous met en x 0.7
杲
un thé
qui coule de source
杲
ah non
pas un oiseau
mais le son d’une chemise qui sèche au vent
杲
les fleurs d’arnica
et les bleus de ma grand-mère
杲
les gouttes de sang de l’oiseau
qui s’est cogné la tête contre la vitre
杲
le silence des vaches
à leur retour à l’étable
杲
l’ombre des nuages
lui fait des grains de beauté
au désert
杲
tout chawan
hagoromo
杲
par la fenêtre ouverte de la chashitsu
la pendule du voisin
杲
une personne à trente pour cent
dira d’une personne à quatre-vingt
ha il est moins vingt
杲
quand on ne trouve rien à kitano
杲
le vent d’été
qui couche
les vélos
杲
les moines du nanzenji
se couchent avant les lucioles
杲
la nuit
quand la kamogawa est devenue noire
杲
les lycéennes qui se lissent les cheveux
dans le métro
杲
une bougie italienne dans l’oreille
peut vous conduire chez l’orl
杲
le rire sans fin
des grand-mères jomon
devant mon premier ka-en
杲
s’arrêter tous les ans
devant les mêmes fleurs
à la même date
杲
quand la lumière est plus belle
que les feuilles qu’elle éclaire
杲
à kyôto
deux pigeons roucoulent
comme ceux d’orléans
杲
les grand-mères qui conseillent leur petite-fille
sur les sucreries à s’offrir
杲
quand la pluie a fait tomber les fleurs sous la cascade
mais pas leur parfum
杲
un chien gras
allongé sur un banc
d’un square de quartier
杲
une grand-mère qui parle très fort au téléphone
dans une rue déserte
杲
l’effet de surprise
quand l’assistante dentaire
devient aimable
杲
danser sur stayin’ alive
au supermarché japonais
杲
avoir atteint l’âge où l’on accepte
les mécanismes de défense
des autres passagers de l’avion
杲
dans une arcade japonaise déserte
de la musique classique
杲
est-ce la lune ou un lampadaire
se demande le myope
au onsen
杲
les shoji percés dans toutes leurs cases
dans les maisons de campagne
杲
se surprendre
à ranger les chaussures dans le bon sens
dans le genkan
杲
le son de la rivière
quand on descend de kurama
杲
quand forêt
parfum de femme
杲
être triste
pour la peau des bananes
杲
le bourdonnement
du vieux distributeur de pepsi
杲
poser sur les premières marches de l’escalier
ce que l’on voudra monter plus tard
杲
les veufs qui
après la pluie
viennent au cimetière
杲
quand la pluie tombe fort la nuit
et qu’on n’a pas besoin de sortir du lit
quand elle continue fort le matin
et qu’on n’a pas besoin de sortir dehors
杲
le mitate inverse
quand une pièce n’a pas son cadre
杲
mille grues de papier
que la pluie a fait s’envoler
杲
des femmes âgées
avec leur ombrelle en vélo
杲
quelle heure est-il ?
il est 90°
杲
le jeune pin danse
comme un jeune
au vent
杲
deux petits oiseaux qui n’ont pas peur
cela ferait presque peur
杲
comme une mouche qui tient à sortir (oni !)
le papillon tient à entrer (fuku !)
杲
une odeur de compote chaude
un jour chaud
杲
se souvenir d’avoir cherché
ce que maverick voulait dire
杲
près de son carré de légumes
un agriculteur se brosse les dents
杲
deux petites filles
qui pêchent très sérieusement
杲
les petits oiseaux qui ne savent encore
produire qu’une seule note
杲
le gros chat fier de sa clochette
qui toise les passants
杲
sauver une fourmi tombée dans l’émail
et être heureux pour elle
杲
la façon dont une jeune japonaise
plie son parapluie
杲
deux pigeons qui s’embrassent
se sentent gênés à mon approche
杲
les vieux taxi en cravate
qui promènent les collégiens de province en uniforme
杲
une poignée d’épines de pin
sèches
杲
les mères de famille
qui prennent des risques de sprinteur
sur leur vélo électrique
杲
un vieux ballon de rugby
dégonflé
杲
la rue jeanne d’arc
et le chemin de la philosophie
en rollers
杲
le collégien qui court
deux fois seul
le daimonji
杲
la couleur de l’eau
avant la plantation du riz
杲
les rêves pérette du céramiste
en émaillant ses bols
杲
les tout-petits garçons
qui jouent avec leur voix de ténor
杲
tiens le lézard dort en boule
comme un chat
sur l’engawa
杲
passer d’un 45 litres
à un 30
ou réciproquement
杲
en pleine nuit
se préparer une carotte râpée
ponzu sésame nori
杲
le collégien qui court
en tenant son sac à dos
pour traverser au feu encore vert
杲
les jeunes couples qui rigolent doucement
en marchant la main dans la main
杲
après un certain nombre d’années
on danse avec la porte de son frigo
杲
le bruit du léger mal de tête
qui donne son prix
à la vie où il est absent
杲
les longues chaussettes noires
des OL âgées en jupe courte
杲
rêver d’un jour où le coiffeur
ne me dira pas
que j’ai les épaules tendues
杲
être devenu un homme
qui rape ses carottes à la main
杲
le sens du kairos d’une fourmi
devant une porte ouverte
杲
au petit matin
trouver un kaki-no-tane par terre
et le manger
杲
la tristesse
à ne pouvoir partager
la lune
杲
les hommes invisibles
et les femmes savonnettes
杲
le gros papillon noir
à qui l’on a envie
de tendre un parapluie
杲
le gros corbeau noir
se protégeant de la pluie
sous l’abri du daimonji
杲
la pluie qui fait
ces jours blancs
ces jours vides
杲
un homme à l’arrêt
au volant de sa voiture
jouant de l’harmonica
杲
en forêt
les tâches du soleil
sur le chemin
杲
de vieux habits aux couleurs passées
impeccablement étendus au balcon
杲
j’ai tué le chien du voisin
parce qu’il souffrait trop
ce n’était pas un chien mais mon avenir
杲
au-dessus des feuilles claires du momiji
le bleu clair du ciel
杲
voir le vent
dans les drapeaux du marchand de glaces
杲
le son des pièces dans les offertoires des temples
le son du riz quand on le lave
杲
le pigeon qui trottine
pour doubler la pigeonne
杲
le col vert
qui dort
comme l’exorciste
杲
les journaux étalés
pour protéger les voitures
des nids d’hirondelle
杲
les enfants qui jouent
au jet d’eau et aux jeux de plage
en pleine ville
杲
l’ombre de la danse du papillon
sur le mur
杲
les LFO de lumière
sur les momiji
杲
le petit-fils du voisin
qui pleure quand il veut aller
ici et pas là
杲
les ombrelles en forme de poire
pour les distinguer des parapluies
杲
comme un pivoine après la pluie
杲
scène de black friday
avec des vieux et des vieilles
devant des wabon-和本
杲
tous les bols du jardin sont pleins
pluie du premier mai
杲
tiens
les premières grenouilles viriles du daimonji
杲
le supermarché bondé
après la pluie
杲
un bol qui ne serait beau
qu’au tout petit matin d’un jour de pluie
杲
honore ton genkan
comme ton tokonoma
杲
l’étudiant qui s’excuse
d’être tombé de vélo
杲
au marché aux puces
le regard des oiseaux
杲
les pleurs des enfants
quand ils ne manipulent pas
杲
un four ouvert
ouvre sur le vide
杲
la canarde
n’a plus que quatre
canardeaux
杲
la brosse pour laver ses chaussures
au pied du daimonji
杲
le 利休梅-rikyu-baï
trouvé au marché encore désert de kukai
杲
les deux claquements de mes mains
devant la cascade de shishigatani
杲
les biches derrière les jizo
du daimonji
杲
le papillon dit au vent
mais mon chemin c’est par là
杲
les statues de femmes nubiles
au jardin botanique
杲
les tabi dans la chashitsu
le pinceau sur le han-setsu
杲
le petit lézard est devenu gros
et n’est plus curieux
que de la lézarde
杲
le salaryman
et son cup noodle
de combini
杲
sept canardeaux
jouent dans les pétales
de la philosophie
杲
un jardin d’iris sans fleurs
une grenouille
杲
en attendant l’embarquement
porte D
tracer le sutra du cœur
杲
deux temples
un sakura vert
un cactus
杲
lier les îles
en kana
à vélo
杲
un fudô-myo
au fond d’une grotte
l’odeur de l’encens vert
杲
les îles
font de la calligraphie
sur la mer
杲
le corbeau perplexe
devant le poisson
plus gros que lui
杲
les cerisiers philosophes
au petit matin
entre-eux
杲
le bourgeon du tsubaki qui s’ouvre
le pétale du cerisier au vent
杲
pétales de sakura au vent
paroles paroles
杲
l’ombrelle baissée
à chaque passage
de torii
杲
les branches de sakura pleureur
comme les cheveux d’une femme
qui en a perdu beaucoup
杲
un jour
l’ume planté sur la tombe
mourra lui aussi
杲
une grande chinoise coquette
essaie d’attraper
les premiers pétales emportés par le vent
杲
aller voir les sakura
ils ne sont pas en fleurs
et ce n’est pas grave
杲
la pierre qui se défait
de ses fils noirs
杲
replier avec soin
un sac en papier
pour le réutiliser
杲
kyo-odori
ou un long gyosho de couleurs
杲
le grand frère qui doit montrer
qu’il peut aller plus haut que le cadet
sur la balançoire
杲
l’odeur fétide des yatai
de sakura matsuri
杲
un matin où la ville
se fait fleuriste
杲
quand les sakura
se balancent au vent
sans perdre leurs fleurs
杲
un sakura des villes
qui pense
aux sakura des champs
杲
les petites filles qui laissent
leurs bottes en caoutchouc roses en désordre
dans le genkan
杲
poser ses baguettes à l’horizontal
sur le bol dans l’évier
après le déjeuner
杲
l’odeur de la serviette sur les yeux
lorsque le barbier
vous fait les sourcils
杲
les étudiants
qui vont à la fac en vélo
sous la pluie
杲
le lézard n’aime pas
quand je m’installe
sur sa engawa
杲
une petite fille qui court
avec un chien en laisse
sous les sakura
杲
écrire de la musique
sur des bols
杲
washoi washoi
un groupe de jeunes et de vieux du quartier
qui s’entraînent pour un prochain portage d’autel
杲
les tea for two
qui nous connectent à tous les autres
杲
ne pas avoir besoin de dire au revoir aux fleurs
parce qu’on les garde toujours en soi
杲
le fond sonore
du baseball sur nhk ondes courtes
près du four
杲
percer les gros bambous
pour qu’ils n’explosent pas
dans l’anagama
杲
les cacahuètes
dans une chambre d’hotel
杲
les chiens des deux voisins
qui sont heureux
de se retrouver
杲
les mille maisons asebi
stupéfient
la maison ume
杲
sur un vieux mur près d’une école
de nombreux cœurs gravés
杲
être un homme
de gingembre et de sésame
杲
le tout-petit garçon
accompagné à l’école
par son grand-père
杲
dans le kei-truck du pépé
une débroussailleuse
杲
l’odeur de bois coupé
de l’anagama avant son feu
杲
ficeler les bols
avant de les cuire
杲
la première vraie fleur
de l’ume planté dix ans plus tôt
à partir de la prune de gosho
杲
les yatai
des mille ume
杲
quand la pluie ébouriffe les fleurs
杲
la bouilloire pleurniche
comme un bébé au loin
杲
les pétales d’ume sont
incroyablement plus tristes
que les pétales de sakura
杲
un pétale d’ume blanc
dans un bol noir d’été
qui vient de sortir du four
杲
le spray d’antibuée sur les lunettes
avant de sortir
杲
le cou vert et violet des pigeons
杲
le pépé sur son scooter
qui vient livrer le journal de 4h
au temple zen
杲
un bol noir
pour faire tenir la nuit dans ses paumes
杲
les mains sales
de l’émailleur
杲
le parfum de l’ume dans le toko
plus forte que le neriko
杲
scanner le sourire
des statues
du marché aux puces
杲
le sourire d’un enfant
à qui sa grand-mère tend
son trousseau de clé
杲
les tsukemono de radis roses
dans leur sachet plastique
杲
la toute-petite-fille du voisin
quand elle l’appelle jiji
杲
un distributeur automatique
de cactus
杲
l’atterrissage d’un pigeon
quand il rejoint ses copains
杲
les arbres de shimogamo
quand ils n’ont pas leurs feuilles
杲
les jizos
enfermés par trois barrière de protection
杲
un feu sur la montagne
non le lever de mars
杲
ouvrir son four
et ne pas être déçu
杲
l’écoute
des pompiers dans la nuit
杲
la fleur d’ume
pense
à la fleur de thé
杲
l’ombre du pin taillé
sur la mousse
杲
devant le sanmon
deux petits oiseaux
杲
rafraichir la page
des tanks détruits
杲
quand la branche de l’ume rouge
touche la branche de l’ume blanc
杲
dans le bassin au lotus
deux fleurs d’ume rose
杲
là où l’on va
quand on dit je viens
杲
l’étourdissement du langage
杲
chaque année il y croit davantage
l’ume que j’ai planté d’une prune
杲
ses bourgeons lui font des perles
à l’ume
杲
les pépés qui se déguisent
en yamabushi
杲
le gen-玄
c’est juste la perception du présent
杲
le faux trot
pour traverser au vert
杲
les antennes de télé si laides
qui parce qu’elles ne servent plus depuis longtemps
trouvent enfin leur charme
杲
quand la grêle
fait plisser les yeux
杲
laisser un chawan dehors
pour qu’il recueille la neige
杲
sur les lunettes du potier
la poussière de ses bols
杲
quand le ciel punit l’ume
杲
les camions de jardinier
qui ont des arbustes à l’arrière
杲
deux policiers en scooter
s’arrêtent
pour acheter des manjous
杲
le poids des pierres
sur les tombes
杲
arroser l’écorce
de l’ume blanc
pour lui donner son rouge
杲
attendre une machine à laver
qui ne vient pas
杲
le darwinisme des masques
tissu-papier-sûreté-ergo-couleur
la prière à leur envol
杲
la beauté triste
des couleurs passées
杲
les lunettes embuées
par le masque
un soir de pluie d’hiver
杲
la mousse sous le pin
l’hiver
杲
si la couleur des ume qu’on a plantés
n’est pas la bonne
ce n’est pas si grave
杲
dans l’ume
la lune
杲
sortir sans lunettes de soleil
parce que c’est l’hiver
杲
aller chercher des sons
à vélo
杲
s’intéresser aux ume
imparfaites
杲
un nuage a secoué son plumeau kana
neige du dimanche matin
杲
entre grêle et flocon
décide-toi
杲
arroser son jardin
en hiver
杲
respirer un bourgeon d’ume
par impatience
杲
les ume se nourissent-ils
aux flocons de neige ?
杲
en préparant son petit déjeuner
retrouver la danse
avec sa cuisine
杲
dans la maison encore froide
allumer l’encens
杲
le talon des femmes
dans les nuits d’hiver de kyoto
杲
kyoto
la ville de la belle au bois dormant
杲
ce que l’on fait
des aménités
des hotels de la vie
杲
ashtanga
hatha
vinyasa
quarantine check
杲
comme un chien de pavlov
pour ouvrir la porte
et prendre le bento
杲
dans la chambre de quarantine
placer sa tête ici pas là
pour deviner les trains
杲
à midi
un immense corbeau
non l’ombre d’un jumbo
杲
danser disco
sa quarantine
杲
ni les préparer
ni les payer
ces mauvais bento
杲
échouer à se convaincre
qu’il est 03 heures
杲
umeboshi et mikan
pour faire saliver le covid
à l’aéroport
杲
un bébé qu’on prend dans ses bras
décollage
杲
claquer deux fois des doigts
pour remercier les montagnes
杲
ranger doucement
avant un départ
杲
la sieste dans le hamac
l’hiver
杲
tous les violons souffrent
杲
mesurer le temps
au seau à cendres
杲
l’abeille
enfoncée dans la neige
杲
l’ombre du chat
de la taille d’un chien
杲
les nuages
quand ils n’habillent
que le sommet
杲
les troupeaux de vieilles
sur les parcours à raquettes
杲
les cygnes à qui l’on casse une aile
pour qu’ils restent sur le lac
– langage –
杲
le p’tit rocher moussu
qui réapparait après
quelques jours de grand beau
杲
la danse des mains
quand on leur applique
de la crème réparatrice
杲
le ménage de l’ermite
la lessive de l’ermite
le repas de l’ermite
杲
les grosses chaussettes de laine
qu’on a du mal à enfiler
杲
dans la montée
regarder deux pas
devant soi
杲
ces dimanches
où l’on fait doucement
杲
accueillir chez soi
un chiot abandonné dans la rue
mitate
杲
à chaque bol
un kami différent
杲
l’ombre des traces de la biche
quand elles ont fondu
杲
les bleus doux
des grands beaux de janvier
杲
courir
dans la neige
dans la descente
杲
les quelques heures
de la moustache
杲
la joie d’alimenter le bucher
en pensant
aux petits matins froids
杲
moins douze
l’eau ne monte plus revient
puis s’arrête encore
杲
attendre l’heure
où le soleil
rend les pistes plus douces
杲
skier seul
sur des pistes familiales
杲
descendre
pour faire la trace
au cas où
杲
le gros mulot non plus
ne s’enfonce pas dans la neige
杲
dix heures grand beau
treize heures grand laid
杲
l’oiseau trop petit
pour laisser ses traces
dans la blanche
杲
les arbres lourds de neige
se balancent au vent
comme des autistes
杲
farcir un pruneau
de cacahuètes
杲
une mouche noire sur la fenêtre
quand il neige
杲
l’orage joue de la flute
avec le chalet
杲
marcher sur la neige
au soleil
ciel gris charbon
杲
le son de la feuille
sèche
sur la neige
杲
dans la gouille découverte
deux nénuphars
rouges
杲
la buche qui bascule
quand le petit bois a pris
杲
kanyuter des bols
à l’encre qui sent bon
杲
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