journal de cuissons : an 6

24 mai 2023 : cuisson 231 (électrique 700° et 1230°)

argile : blanche lisse

formes : mini-ido à nez, 2 mizusashi à nez

émail : titane ( appliqué au pinceau, laisse des traces qui peuvent être intéressantes mais qui peuvent aussi faire moche)
sanka (oxydation) celadon
shin (nouveau) sanka celadon de maruni : vendue par bouteille de 1 litre. à diluer pour arriver à un beau vert frais. mais fendille (kannyu) sur cette argile (ou bien il faut attendre une descente à température ambiante pendant plusieurs jours). le thé colorie les fentes et donc l’effet peut être intéressant. je ne suis pas sûr de l’aimer.

pour le céladon pour un bon oolong ou darjeeling, plus la pièce est fine (boire dans une feuille de printemps), plus l’effet est grand

04 mai 2023 : cuisson 230 (électrique 700° et 1230°)

j’ai hésité : acheter un nouveau four et un nouveau tour de qualité ou bien déménager la totalité de l’atelier à mizuo. j’ai opté pour le déménagement. j’ai parfois le sentiment que la routine de créations de bols à yoshida est une façon pour moi d’éviter de me mettre à la sculpture. dont l’idée me travaille depuis le début.
après la mise à jour de l’électricité à mizuo et l’organisation du déménagement du four, première cuisson « sur les flancs d’atago ».

argile : blanche lisse et blanche raku

formes : à nez, diverses et tasses

émail : le déménagement des argiles m’a donné envie d’en retester. notamment des verts céladons pour fêter le « nouveau vert ». et quelques bols aux cendres de pin, un effet de ma rencontre avec sugimoto sensei pour son exposition dans la petite galerie rex d’okazaki, qui l’expose depuis cinquante ans. il faut vraiment que je trouve un agent ou une galerie pour me permettre de ne penser qu’aux créations.
la clé de son noir raku : un émail au plomb.
une vallée sous le cul des bols sert à placer la pulpe de ses doigts quand on apporte bol dans chanoyu
j’ai été heureux et fier de pouvoir le rencontrer et lui parler longuement.

résultat : deux beaux bols : un noir (kuro 1200 iwasaki sur terre raku) et un blanc « titane ». deux céladons intéressants. dans le four électrique les cendres-de-pin n’ont rien donné d’intéressant pour le thé (mais éventuellement pour des bols à soupe).

20 avril 2023 : cuisson 229 (électrique 700° et 1230°)

argile : crème poivrée n°80 de e-nendo

formes : ume à nez moins cabossées : tentative de lèvres repliées (double épaisseur); utilisation d’un peigne

sous-émail : barbotine blanche, noire, grise et rouge appliquée à l’éponge

émail : 3go, transparent de base et mélange shino

résultat : les bols émaillés en transparent sont moches, l’application à l’éponge crée un effet final grunge.
les bols émaillés au shino ont un quelque chose. notamment celui barbotiné en rouge.
mais il manque une marque, un envol, une intensité aux pièces

enfin pu formuler la clé qui expliquerait le lien chôjirô-gyosho : le regard lit la céramique comme des sculptures de tête : il faut pouvoir deviner tous les éléments anatomiques : os, chair, graisse, peau
c’est la clé qui explique le besoin d’arrêtes sur des bols par définition courbes.

31 mars 2023 : cuisson 228 (électrique 700° et 1230°)

argile : crème poivrée n°80 de e-nendo : grise nue, les grains n’apparaissent qu’à la cuisson finale. un peu artificielle. fait sonner plusieurs semaines après la cuisson l’émail des bols

formes : des ume à nez. trop cabossées

émail : différents transparents : aucune différence finale contrairement à la terracota

pas d’aji avec ce type de cuisson : uniformité moderne et résultat « hyaku-en shop ». des craquelures qui quand elles seront remplies par la patine pourront devenir belles, kana.

j’ai enfin les clés de la maison de mizuo où je vais pouvoir établir un véritable atelier et construire un petit four à bois. rangement et lancement des rénovations prennent énormément de temps et d’énergie. pris à la création.

22 mars 2023 : cuisson 227 (électrique 700° et 1230°)

argile : terracota de enendo, boule d’un peu plus de 1kg

formes : de petits mizusashi testant des tatouages à la mishima (gravure remplie de barbotine) à partir de kanji

l’argile était trop humide et souple au départ, difficile à monter finement. la taille finale des containers à eau fraiche est trop petite : de la même façon que c’est la taille du chasen qui détermine la taille d’un chawan, c’est la taille du hishaku, la louche à eau, qui détermine la taille du mizusashi : il faut non pas simplement pouvoir insérer le hishasku dans le container, mais le mouvoir avec aisance afin de prélever au moins 3 volumes. la taille du mizusashi n’est donc pas une considération de son harmonie avec la taille du bol (le mizusashi comme papa-maman du petit bol) mais un simple effet de la danse du hishaku et de ses prélèvements.
tatouage au kurogesho pour la première fois cuit à 1230 : produit un vrai noir

test d’application du laser (même settings que pour le papier) directement sur la pièce à crue : fonctionne mais uniquement sur de petites surfaces si la pièce est courbe car sinon, la perte de focus fait perdre le marquage du laser

un seul kanji délinéé n’est pas suffisant. les lignes ne sont pas suffisamment franches. et l’effet inabouti.

émail : sango et les deux transparents 1200 (ub2 et 3) de enendo : le sango conserve une lactescence alors que le ub3 est « vraiment » transparents mais plus vitreux.

15 mars 2023 : cuisson 226 (électrique 700° et 950°)

argile : terracota de enendo, boule de 500g

formes : plutôt hautes et plates pour l’application de motifs en kurogesho, test sur des lèvres plus évasées

premières explorations et tests techniques du tatouage des chawans par des « écritures sacrées de peuple sans écriture ». curiosité et recherche pour la céramique centrale et sud américaine (les glyphes maya sont trop symétriques mais tentatives d’en générer avec stable diffusion : trop ethniques, trop ronds dans ces premiers tests). d’où le test du kurogesho (le maquillage noir) : une barbotine noire préparée par e-nendo en bouteille et censée bien accrocher

calligraphie à l’encre de quelques kanji de mes gengo (cf le tableau à la fin du livre 49 notes) puis découpage au laser (pecker 2 : puissance 100%, épaisseur 3%, 3 passes) de journaux (option g-code du laser pecker).
différents tests : application de barbotine, séchage puis application sur terre crue à cuir. sans doute trop sèche. ou pas assez appliquée. ou pas assez pressée.
les motifs très fins n’ont pas adhérés.
d’où repassage par dessus avec un applicateur à aiguille.

l’applicateur à aiguille à créer trop de relief : l’effet n’est pas intéressant pour un « tatouage ».

cuisson : 950° avec aka-raku, transparent 900 et rouge 900 (qui est seulement transparent quand mal mélangé, un effet que j’aime)

résultats : le noir est en fait un gris bleuté qui se marie bien chromatiquement avec la terracota cuite à basse température. les formes ne sont pas abouties. les kanji en gyosho, pas assez « sans écriture ».

futur: trouver le trait candide qui ne soit pas du dessin ni de l’écriture.


8 mars 2023 : cuisson 225 (électrique 700° et 1230°)

e-nendo à shigaraki contient une section « émaux »
qui a eu la gentillesse de me préparer et de m’envoyer 5 échantillons (ainsi qu’une bouteille de kurogesho – toujours en réflexion/recherche sur l’écriture sacrée des humains sans écriture).
série de petites pièces pour ces tests.
la recherche est de trouver un beau rouge à 1230°

STF-01 rouge brillant
AB121b : rouge mat (mais mal mélangé donc appliqué très fin)
KHT-04 黒蛍手斑紋釉 : noir perlé
UB-2 石灰亜鉛透明釉 : transparent (zinc / chaux ?)
UB-3 高光沢透明釉 : transparent haute brillance

un simple test, sur une seule argile, avec un seul type d’émaillage (louche, trempage, pinceau, etc), dans un seul type de four, à une seule température ne permet pas de révéler toutes les potentialités d’un émail.
juste d’avoir une première idée générale

le rouge brillant : retraits sur cette terre (application trop épaisse sans doute) et trous d’épingles : bof
le rouge mat pas suffisamment mélangé : bof
le noir perlé de bleu : intéressant en application fine mais ce n’est pas mon univers
le transparent à la chaux : intéressant avec ses micro bulles internes, un peu lactescent et volumétrique mais a donné du marron
le haute-transparence : pas vraiment de différence avec le 3呉 , peut-être un peu clair, plus lisse (sans kannyu)

6 mars 2023 : cuisson 224 (électrique 700° et 960°)

terracota
avec des truffes de lapin

nouvelle tentative avec l’émail aka-raku à température basse (960) pour éviter les bulles : tentative réussie mais la clé est l’extrême finesse de la couche d’émail requise
deux premiers bols trempés dans une consistence « pate à crêpes » ont coulé
deux bols trempés plusieurs fois dans une consistence « petit lait » ont également coulé (le problème étant dans le chadama au fond du bol où, au refroidissement, on trouve alors un morceau de verre fendillé qui ne semble pas bien stable donc propice à un usage alimentaire – peur d’un morceau de verre qui se détache)

le rouge de la terracota cuite en aka-raku est intéressante. plus sombre que d’autres terres à cette température.
deux bols testés avec du « transparent 900 » ne donnent pas de différence avec l’émail akaraku de maruni : juste un peu plus mat, terne. à peine discernable


j’ai vu un bol akaraku de sugimoto sensei lactescent avec un émail « rond », épais comme un gros glaçon : je me demande quelle technique permet cela (retirer le bol du four à la pince juste avant qu’il ne commence à fondre !?)

3 mars 2023 : cuisson 223 (électrique 1270°)

visite à e-nendo à shigaraki et achat de terracota

tentative de monocuisson à haute température sans émail

modelage aux doigts avant le kinuta
nez-bec d’oiseaux

le four m’indique une difficulté à atteindre 1270 (un coil cassé ?) mais le résultat est bon : il a l’homogénéité sans aji d’une cuisson électrique et donc on a envie de poser les bols sur du charbon ou d’utiliser des trucs de contrefacteurs pour les vieillir (en les enterrant, etc). ils n’ont pas la profondeur des bizen cuits chez tougaku sensei.
mais ils ont quelque chose.
la photo d’un bol de sugimoto sensei avec du blanc à l’intérieur et un blanc dilué sur le premier tiers haut extérieur me donne des idées

confirmation que cette terre est une bonne base (pour sa couleur et sa capacité à ne pas avoir besoin d’émail).

trimmage trop fin pour plusieurs bols, les tentatives de réparations de fentes n’ont pas tenues.


25 février 2023 : cuisson 222 (électrique 700° et 1050°)

même argile, mêmes formes
mais la déformation au kinuta a laissé des reliefs intéressants
le transparent 900 laisse des lactescences dans ces reliefs
les vidéos tournées cette semaine me font penser que je devrai déformer davantage les pièces aux doigts comme je l’avais fait avec les bizen

21 février 2023 : cuisson 221 (électrique 700° et 1150° puis 1230°)

même argile, mêmes formes
test d’une cuisson à haute température
pour tenter de garder la belle couleur à 1100°, test à 1150° avec l’émail transparent de base pour 1230 (le sango). qui ne fond pas à cette température
donc troisième cuisson à 1230 : couleur marron-violet, trop lisse, pas de caractère
cherche un transparent vraiment transparent à 1230…

19 février 2023 : cuisson 220 (électrique 700° et 1020°)

même série que la précédente

l’uniformité des « raku-orange » les rend trop 2D (les kuro ont un aspect trou noir qui leur donne une 3D voire une 4D) : leur paroi comme des murs. les ramène à des contenants.

il faut les habiller. tentative avec des calligraphies au shirogesho en utilisant différents moyens : le verseur à ketchup du hyaku-en shop, des éponges découpées de différentes largeurs, un pinceau
et un tracé dessiné au crayon 2B à partir d’une forme de 玄 découpé dans un plastique souple.
grande surprise : à 1020 avec l’émail transparent 900° le graphite (le tracé était pourtant très léger) est resté (je pensais qu’il allait disparaître à la cuisson).
le résultat final est moche.
seul le shirogesho calligraphié au verseur à ketchup, suffisamment épais, donne un résultat contrasté qui se tient mais l’épaisseur du trait est trop fine. effet un peu trop « le jeune spiderman est passé par là ».

j’avais effacé au papier de verre une partie des grosses zones calligraphiées à l’éponge : quand l’épaisseur du shirogesho est trop superficielle, elle fond dans l’émail transparent. résultat insatisfaisant

cette expérience s’est combinée avec le grand choc de janvier lors de la découverte des dictionnaires de tatouage marquisien.

si mes chawans sont des visages alors toute décoration est un tatouage.
l’échec des calligraphies de cette cuisson m’a permis de formuler ce que je ressens comme ma seconde grande intuition céramique (après celle, initiale, liant chôjirô et le gyosho de ôgishi) : le tatouage ne peut en aucun cas être attribuable à un individu, à une personnalité, à une signature. le symbole sacré doit être celui d’un groupe, d’une collectivité : on ne doit pas pouvoir identifier la main d’un de ses membres.
et la collectivité en question est celle des êtres humains
pas une culture ou une époque spécifique
mais un symbole que pourrait dessiner n’importe quel être humain de n’importe quelle culture
bien sûr il doit s’agir d’un symbole sacré puisque le chawan est là comme instrument d’un rituel

c’est en cela que la grammaire des signes de oribe fonctionne. partiellement.
ses « dessins d’enfant » pourraient être tracés par tous les hommes de toutes cultures.
mais seuls ceux qui sont connectés au sacré fonctionnent. les torii par exemple
ceux qui relèvent d’un symbole d’identité groupale trop spécifique, échouent.
c’est la raison pour laquelle les symboles trop mythologiques, ceux que l’on peut trouver sur la céramique amérindienne ou les proto-kanji de la chine antique, trop connectés à l’histoire d’un groupe donné, eux aussi échouent partiellement.
les symboles marquisiens

le tatouage des chawans requiert :

l’écriture sacrée des humains sans écriture

le projet dorénavant est donc de créer ce type de symboles…

16 février 2023 : cuisson 219 (électrique 700° et 1020°)

argile : « bonne terre rouge de kyoto, il n’y en a plus comme ça, ce sont les derniers pains » de maruni. sableuse

formes : ume-cc

émaux :
– aka-raku de maruni : j’avais complètement oublié les problèmes de bullage rencontrés auparavant. ils sont inexistants dans le four à gaz de manigod. et systématique dans le four électrique de kyoto. est-ce simplement un problème de grumeaux, de mélange non suffisamment touillé (filtré ?) : 7 pièces totalement gâchées (mais récupérées ensuite avec des cuissons supplémentaires)
– transparent 900° : aucun bullage (mais touillage préalable avec un touilleur de peintre monté sur une perceuse…) : aucune différence de couleur avec l’aka-raku de maruni dont j’avais noté qu’il révélait les couleurs de la terre par comparaison avec d’autres transparents

j’apprends a posteriori que le bullage vient d’une cuisson trop chaude pour l’émail.
intéressant de constater ma réticence à cuire plus bas dans ce four électrique alors que je n’ai aucun problème à le faire dans le four propane…
psychologie du « je peux donc je dois »

le orange de cette faience est trop homogène. il lui manque quelque chose.
dans les raku rouge traditionnels, pour introduire du contraste et des zones noires, les bols sont posés sur des charbons après le biscuit et avant l’émaillage. je n’ai jamais vraiment aimé l’effet sauf lorsqu’il est totalement maîtrisé (le noir créant motif et pas simplement une tâche nuageuse). l’argile utilisée ici étant de composition inconnue, je ne savais pas comment elle pouvait réagir aux chocs thermiques

11 février 2023 : cuisson 218 (électrique 700° et 1230°)

série reprenant le principe de la cuisson précédente mais :
– pas de nez (tentative d’éviter l’effet vieille trogne) : tentative de ne créer que des ume; mais au final leur nez manque
– tentative de créer le relief (le jeu sous la pulpe du nez) par une calligraphie à la barbotine : moment de plaisir juste à la calligraphie (les gengo des 49 notes). mais barbotine pas assez épaisse et donc quasi-invisible à la fin

émail :
– namako : ume de nuit : beaux
– kannyu ume rouge très fortement dilué : plus de lactescence framboise mais révélation de la terre marron avec ses grains blancs : une couleur moche
– tenmoku : pas assez épais : a donné de l’huile de vidange. mais avec un certain aji
– kairagi : les grains de cette argile ont créé des cellules de kairagi trop espacées : inutilisable pour le thé. mais beau pour l’oeil

la déception de cette cuisson est contrebalancée par la découverte de la très belle couleur de l’argile non émaillée dans cette cuisson électrique : presque du bizen.
donc commande d’un nouveau pain pour tester cette modalité

09 février 2023 : cuisson 217 (électrique 700° et 1230°)

argile terracota 73 de e-nendo : argile vraiment intéressante, mélange original pour des cuissons anagama qui contient différents types de particules (notamment blanches) qui se révèlent selon le type d’émail… mais qui crée un beau cuir sans émail.

formes : korin-gata-ume-kinuta
petits bols à partir de boules de 500g, petits nids dans les mains
nez cyrano-cléopatre-angry bird
formes simples déformées avec un outil qui ressemble à un kinuta (un maillet battoire pour lisser le linge dans le passé), scié : outil utilisé par les céramistes chinois pour les théières
5 coups (pétales), asymétriques, sur les lèvres et les hanches, le bol consistance cuir, pied en l’air

test de création de relief calligraphié à partir d’une barbotine appliquée à cuir : le dosage de la consistance de la barbotine est crucial : trop fluide = pas de relief

tentative également de créer de la texture en appliquant différents matériaux enduits de barbotine : seuls les tissus avec fils suffisamment espacés ont donné un résultat

tests de différents émaux :
– kannyu ume-rouge : trop épais a donné du yaourt framboise
– 石灰立乳白 de voice of ceramic : bouteille d’1l difficile à doser en épaisseur : a créer des retraits trop épais (mais intéressant : gros nuages) et une transparence un peu jaune en application trop fine : résultats chouettes au final
– 鉄赤 A21 de voice of ceramic : testé l’automne dernier et qui donne des résultats un peu similaire au r11 cuivre satiné basse température de céradel. mais plus brillant. trop à mon goût

25 janvier 2023 : cuisson 216 (propane 700° et propane 1020°… et propane 950°)

deux échecs d’anthologie et une récupération de maestro

argile rouge ctr chamottée de vicente diez
de petits cc (cyrano-cléopatre) (dé)formés à coup de rouleaux à patisserie (5 coups à différents angles et espacement non symétrique : pétales d’ume)
je souhaitais créer des « sets » composés d’un petit cc placé à l’intérieur d’un plus grand bol neutre (façon ido-chawan quand ce dernier servait de kensui pour l’omo-chawan, le plus souvent un ten-moku). ces grands bols évasés manquent de caractère.
quelques cha-ire avec la même technique de rouleau

j’avais oublié que cette argile n’était pas compatible avec tous les émaux transparents (vague souvenir qu’il lui fallait du spectrum glaze ou de l’akaraku pour produire son rouge sombre tigré de bleu).

avec mon pr1000 (mixé avec d’autres, là aussi souvenir vague), résultat catastrophique : un marron uniforme pour la première strate mais surtout un horrible vert/noir pour les coulures de surcouches d’émail. le contraste est hideux. et la déprime immense à l’ouverture des deux fournées (l’une sortie à 500°, la seconde laissée la nuit : en gros pas de différence).

alors le lendemain, réémaillage avec du R11 « cuivre satiné » de céradel qui m’avait donné des couleurs psychédéliques en réduction longue.
et une stratégie : sortie les pièces à 950° et directement les plonger dans la neige
soulagement et sourire : l’essentiel des pièces est sauvée avec un beau rouge, trop sombre à mon goût, mais dont le multistrate tigré a de l’aji.

il restait des pièces biscuitées de la cuisson 215. je les ai habillées du même r11 et placées directement dans le four encore (trop) chaud : big pop corn ! tout a pêté, sauf 3 pièces qui avait déjà été cuites 2 fois…

le bolier est un yoyo

pour l’anecdote et après avoir vu un documentaire sur l’imperméabilisation des céramiques antiques par la poix, j’ai enduit, à la brosse à dent l’extérieur d’un bol biscuité avec de la poix (vendue pour les sabots de chevaux et de vaches ou pour attirer les sanglier). je m’attendais à une odeur « baume du tigre » ou « vicks » de résineux frais : pas du tout : ça fougne le fauve. et l’odeur reste sur les doigts même après 20 lavages de main. difficile d’imaginer que cette odeur n’imprègne pas le vin ou l’huile si elle sert à imperméabiliser l’intérieur des amphores. à moins qu’il ne faille attendre de long mois.
la cuisson à 1020° a complètement brûlé la poix sans laisser la moindre trace (y compris odorifère).

12 janvier 2023 : cuisson 215 (propane 700° et propane 1020°)

épuisement des dernières terres rouges diverses de l’atelier.
un mélange ocre-papier. qui n’était pas suffisamment sec et qui éclaté au biscuit. leçon : le papier « qui sent à la cuisson » n’est pas de la chamotte.
quelques cha-ire en terre fine et au cul épais ont connu le même destin pour la même cause.
four chargé au biscuit avec suffisamment de pièces pour 2 cuissons finales (et des prévisions pour le four électrique de l’atelier du prunier).

premiers « cc : cyrano et cléopatre » au chalet.
bols trop grands. forcent à ouvrir la paume.
tentative à dessein de laisser des formes simples : elles sont au final trop simples pour les trognes des cc qui manquent ici d’âmes. trop cyclades. abstraites.

en revanche bonne surprise à la cuisson : enfin du rouge.
le pr1000 très dilué et l’absence de réduction finale (mais pas d’ouverture directe à 1000, attente de refroidissement jusqu’à 250; l’arrêt du brûleur provoque un pic de température qui dénote donc pourtant un chouilla de réduction) ont laissé transparaître du rouge : le bleu vient des surcouches de cet émail transparent.

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